Notre histoire : de la distillerie… à la parfumerie

Nez à nez

Tel un baiser Inuit fait avec le nez, c’est cette passion commune qui nous a unie et nous a réunie dans la lente création de notre parfumerie. L’amour des odeurs. Sentir un tissu, un morceau de bois fraîchement coupé, une vieille maison, des végétaux inconnus, froissés, séchés ou le chèvrefeuille des landes du Cap Sizun.

Depuis 2015, nous élaborons des spiritueux (distillerie Moby Dick) et utilisons donc des alambics. Dans nos macérations, nous essayons d’embouteiller autant d’arômes que possible.

Un vase commun pour ces fines fleurs: la distillation et l’alambic

De ce métier, nous avons appris à sentir, sentir toujours : la menthe, la fraise, le gingembre, l’absinthe, la christe marine, le lichen ou la coriandre associée à de la muscade, de l’écorce d’orange,… 

Ce sont ces odeurs et la curiosité des propriétés médicinales des plantes que nous utilisons qui nous emmènent aux parfums : créer des odeurs uniques pour la peau et non pas pour le gosier, pour le nez plus que pour les papilles.

En recherchant l’histoire des épices, de la médecine, de la distillation, nous avons découvert que la naissance de l’alambic (« ambix » en grec et « al-anbiq » signifient « le vase ») est certainement liée à la fabrication de médicaments et de parfums. 

D’abord l’extraction d’essences de végétaux utilisées en parfumerie à l’Antiquité, puis au Moyen-Âge la recherche des élixirs et la lente progression des eaux de senteur aux liqueurs de table.  

Les parfums et la pharmacie : l’entente du colporteur et de l’apothicaire... puis du couturier

Il y a eu des droguistes-colporteurs. Ceux-ci notamment sur les pentes de la montagne de Lure, partaient proposer les simples – ces fameuses herbes médicinales, à l’apothicaire.

Celui-ci produisait des formules dédiées au soin et à la beauté du corps. Puis petit à petit est apparu le parfumeur liquoriste. Puis le couturier et le gantier qui utilisaient ces muscs et autres odeurs entêtantes et tenaces pour personnaliser un sillage. 




La fin des essences naturelles…. et le règne du marketing

Et enfin, la froideur des siècles derniers a enfoui ces pratiques : l’atelier est devenu usine, l’artisan est devenu industriel, l’alchimiste est devenu chimiste. De la médecine, nous sommes passés à la beauté, avant de finir par des bouteilles où règnent les matières synthétiques et les extravagances marketing. Des icônes de beauté, des bouteilles ciselées mais où sont passées les huiles essentielles ?   

La rose des vents : un voyage dans le temps

Pour créer nos parfums, nous avons choisi de revenir à l’essentiel. Pas d’odeur lourde, la volonté d’entourer un accord simple (amande et rose, gingembre et tubéreuse ou encore oud et santal), délicat ; de privilégier des huiles essentielles et non pas des matières synthétiques.

Nous sommes sensibles à l’impression que donne une odeur, à la joie que procure une trace. Comme celle que l’on ressent en retrouvant les senteurs du grenier de la maison de ses grands-parents, ou un linge  d’été. Cette odeur qui nous transporte sur une place chaude et ombragée d’un village du Portugal plantée d’orangers en fleurs. 

Nous sommes à La Pointe du Raz, près du petit port d’Audierne. Au large la mer d’Iroise, l’île de Sein. Et derrière les embruns, les braises rougeoyantes des couchers de soleil estivaux, les tempêtes de l’hiver, nous nous souvenons que toutes les odeurs du monde voyagent.

Émilie & Etienne

 

PS : pour envelopper nos parfums, nous avons choisi de faire appel aux talents de Monsieur Papier. Lisa imagine des motifs épurés, élégants et légers.